Du latin « migrare », le verbe migrer fait référence au fait de « s’en aller, d’un endroit, émigrer » [1]. Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), « chaque année, des millions d’hommes et de femmes quittent leur foyer et franchissent les frontières de leur pays. Nombre d’entre eux partent en quête de meilleures possibilités de travail, de salaires plus élevés, mais beaucoup d’autres sont contraints de fuir en raison de la famine, de catastrophes naturelles, de conflits violents, de persécutions ou tout simplement du manque de travail décent dans leur pays d’origine ». [2]
Le terme « migrant » est utilisé ici dans le contexte du développement. Nous l’emploierons tout au long de cette étude afin de faire référence aux personnes qui quittent leur pays ou leur région d’origine et migrent par manque de travail et pour échapper à des conditions de vie difficiles. Ce terme n’inclut donc pas les réfugiés, les exilés ni les personnes quittant leur foyer sous la contrainte, exceptée la contrainte socio-économique. Les travailleurs migrants [3], ceux qui émigrent pour travailler, et leurs familles représentent 90% du total des immigrés selon l’OIT.
Comme l’écrivent Antoine PECOUD et Paul GUCHTENEIRE [4], la migration est un « mécanisme de redistribution », face aux disparités entre nations. Les habitants des régions les plus pauvres migrent vers celles où il y a de l’argent puis effectuent par la suite des transferts d’argent vers leur région d’origine. Les flux de main d’œuvre se font donc en grande partie des pays du Sud vers les pays du Nord mais également à l’intérieur des pays, des régions les plus pauvres vers celles qui offrent plus de travail.
Au cours de cette étude, nous nous intéresserons uniquement à la migration de la main d’œuvre faiblement qualifiée et non à celle des étudiants ou des professionnels amenés à se déplacer dans le cadre de leur carrière.
Le Mexique est un parfait exemple de ces pays de départ de nombreux travailleurs migrants. Un grand courant migratoire menant des mexicains vers le nord du continent américain s’est ouvert au début du XXème siècle et n’a cessé jusqu’à ce jour.
Ce mémoire est basé sur un stage au sein de Voces Mesoamericanas–Acción con Pueblos Migrantes (VM-APM) qui a eu lieu d’avril à juillet 2012.