Pour comprendre les controverses et les débats que suscite l’intégration de la notion d’empowerment dans les discours dominants sur le développement, il convient tout d’abord de retourner aux origines du concept avant de comparer la manière dont les acteurs publics et de la société civile de notre terrain d’étude, le Cameroun, se positionnent aujourd’hui par rapport à cette notion.
Nous nous intéressons à la manière dont cette notion est investie par des actrices militantes, comment ces dernières se la sont appropriées, la considèrent et l’utilisent, quelles critiques elles en font. Elles « jonglent » entre le pragmatisme que la nécessité de la recherche des fonds pour l’action associative impose et les valeurs et convictions qui animent leur engagement.
La posture face à une notion fortement galvaudée par son instrumentalisation, comme l’est celle de l’empowerment permet d’aborder la complexité de ces positionnements qui se caractérisent fréquemment par des équilibres très fragiles, mais aussi une réelle agentivité dans ce jonglage terminologique.