Cette conférence a porté sur les méthodes du community organizing et leur comparaison avec les démarches participatives à la française.
Alors que les projets de participation citoyenne fleurissent avec des objectifs d’empowerment individuel et collectif, les dispositifs mis en place en France, sont souvent sujets à une critique fondée car ils ne laissent que peu de pouvoir de décider et d’agir aux citoyens. Comment ceux-ci peuvent-ils alors exercer leurs droits démocratiques et participer à l’action politique et collective ?
Cette question a été débattue pendant trois jours à partir de la restitution de travaux universitaires et des retours d’expériences des acteurs et actrices de terrain.
Les deux premiers jours ont permis, à travers les expériences de Baltimore, de Chicago, du London Citizen ou de Montréal, la compréhension historique et académique du community organizing. C’est un ensemble d’outils pour l’organisation des individus et des groupes visant une influence locale pour une plus grande justice sociale.
Articulés autour du principe de subsidiarité, les techniques et outils du community organizing sont d’autant plus légitimes que le pouvoir est souvent capté par les élites (économiques, politiques).
Le troisième jour a été un moment d’échange avec des partenaires associatifs et des animateurs territoriaux, comme par exemple le collectif informel « Pouvoir d’agir ». Ses objectifs sont de rendre plus visibles les initiatives permettant aux citoyens de développer leur participation aux décisions et d’appuyer les acteurs de terrain par le développement d’initiatives susceptibles de jouer un rôle de levier, indispensable dans la construction du bien commun. Il développe un travail sur le leadership, l’empowerment pour renforcer des liens et développer le capital social et culturel en tant que ressource territoriale.
Cette conférence a permis de saisir la spécificité du système politique français qui dans ses principes républicains d’intégration est un écueil à toutes formes de community organizing à l’anglo-saxonne.
Restent alors à développer des méthodes de développement communautaire permettant aux citoyens de s’inscrire sur l’agenda politique et de s’extraire de l’injustice systémique quels que soient leur classe sociale, leur confession, leur genre, la communauté à laquelle ils appartiennent.
CA 03/04/12