Ce travail mobilise l’ensemble des partenaires autour d’une recherche-action qui doit permettre de déterminer les tâches accomplies par l’agent de développement, son rôle dans la recomposition des pouvoirs en cours, et en particulier comme vecteur potentiel de l’émergence d’une société civile « agissante ». Se pose par là-même la question de la place des différents acteurs sociaux dans cette recomposition, ce qui constitue un nouvel axe de recherche qui vient compléter logiquement l’étude proprement dite des métiers.
Par ailleurs, la définition des concepts Référentiel Emploi, Activités, Compétences, Référentiel de formation, Référentiel de validations, nous amène à poser la question même de ces systèmes de références puisqu’ils répondent à de nouvelles exigences de l’emploi et de la formation telles qu’elles se dessinent dans le cadre de la globalisation. A partir de partenariats créés entre secteurs public et privé en matière de formation, localement et internationalement, se met en place un système de gestion des compétences auquel peuvent participer plusieurs acteurs, l’Université, bien sûr, mais aussi les entreprises, les associations, les ONG, et divers organismes de formation. Les grades et les diplômes peuvent ainsi être segmentés en un certain nombre de qualifications et de compétences validables sur examen des acquis professionnels.
Il s’agit en cela d’une véritable révolution conceptuelle : la formation n’est plus conçue a priori pour préparer à des métiers spécifiques et prédéfinis mais on part des emplois réels, analysés in situ pour référencer des compétences en vue d’un référentiel des validations qui déterminera à son tour le contenu des formations.
La recherche autour des métiers du développement s’inscrit ainsi dans le long terme puisqu’elle participe à des processus de changement s’inscrivant dans la durée et qu’elle vise à fournir de nouveaux paradigmes. Mais elle est d’abord une recherche appliquée qui vise à produire des analyses et des solutions à moyen terme ainsi qu’à résoudre des problèmes à très court terme. Elle suppose une étroite collaboration entre des universitaires et des acteurs de terrain qui doivent trouver des solutions à des problèmes immédiats tout en les inscrivant dans une réflexion stratégique à long terme qui seule est susceptible de garantir la pérennité et l’efficacité de leur action.